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Courts métrages de Caroline Monnet

- 2025 - 1h45

Rencontre avec les étudiantes du Master Rex de l'ENSAV
Sam. 29/11 2025 à 14:00
Programme de court métrage conçu par les étudiantes du Master Rex de l'ENSAV en lien avec Caroline Monnet, merci à elles toutes ainsi qu'aux enseignantes du Master Rex.

Ikwé, 2009, 4:45min
Ikwé est le premier film qu’elle réalise, en 2009. Son titre signifie "femme" en anishinaabemowin. L’espace-temps échappe dans Ikwé à toute linéarité, le corps-lune de la femme danse et bouge au rythme des marées, ré-apprend la sagesse des aînées. Un dialogue introductif entre grand-mère lune et sa petite fille « gardienne des eaux et donneuse de vie » débute une narration où la langue – profondément ancrée dans le territoire – parlée par l’aînée se heurte au français déraciné d’une jeune femme, destinataire des connaissances millénaires transmises par son ancêtre. « Tu te souviens de moi […] ma force s’épuise, parce que les lumières de la terre sont aveuglantes », à quoi la jeune femme répond : « Ceci est la mémoire de mes ancêtres. Elle me colle à la peau. Une nouvelle force d’esprit m’envahit, comme un courant frais qui m’inspire à aimer et à créer. Ceci est mon premier pas1. » La danse confirme la transmission et la survivance culturelles, le cycle est ainsi réactivé. 
Ce court métrage expérimental évoque l'identité de la femme autochtone et l'importance des enseignements qui la connectent à sa nature originelle, en tant que vectrice de vie et de mémoire.

Gephyrophobia, 2012, 2:00min
La région de Gatineau-Ottawa est marquée par les luttes quotidiennes entre deux communautés voisines, dont les traditions culturelles, politiques et linguistiques diffèrent. Le film Gephyrophobia, un mot anglais pour la phobie des ponts, est un film sur le mouvement, le paysage, et la tension entre deux identités distinctes dont la frontière commune est la rivière des Outaouais.


The Black Case, 2014, 13:20min
Une fillette de huit ans vit une série d'événements traumatisants, alors qu'elle était mise en quarantaine à l'infirmerie d'un pensionnat pour enfants autochtones au Canada.


Mobilize, 2015, 3:00min
Mobilize fait partie de Souvenir, une série de quatre films commandée par l’Office National du Film du Canada pour traiter de l’identité et de la représentation autochtones en retravaillant du matériel dans les archives de l’ONF. C’est un collage d’extraits d’archives de l’Office National du Film qui fait éclater certains stéréotypes identitaires autochtones.
« Dans le cas de Mobilize, lorsqu’on m’a demandé de travailler avec les archives de l’ONF, je ne voulais pas tomber dans les conventions, c’est-à-dire l’usage du noir et blanc, ou encore des images d’écoles résidentielles, de cérémonies, ou de pow-wow. Je souhaitais aller au-delà de ce qui est trop souvent montré dans les archives de l’ONF. J’ai eu accès à leur banque de données et j’y ai tapé des mots tels que "construire", "avancer", des mots qui ne nous fixent pas dans le temps, et qui pour moi permettent d’aller à l’encontre des préconceptions sur une culture autochtone en voie de disparition. Mon travail tente souvent de montrer des images positives qui vont dans le sens contraire de ce qui est véhiculé dans les médias2. »
Caroline Monnet nous propose un voyage des racines traditionnelles à la modernité, des profondes forêts nordiques fourmillant de vie à un cadre urbain sur-bétonné. Avec la bande son des chants de gorge de l'artiste inuk Tanya Tagaq, les images se succèdent au tempo d'une musique effrénée. L'emploi de l'accélération et de la répétition transforme le signifiant visuel et facilite une réappropriation des représentations antérieures, recontextualisées par les jeux formels et esthétiques. 


Tshiuetin, 2016, 11:00min
Faites un tour dans le Nord du Québec et du Labrador sur le premier chemin de fer appartenant aux Premières Nations au Canada. La ligne de train de Tshiuetin s'étend sur 132,5 miles d'Emeril, au Labrador jusqu'à Schefferville, Québec. La majorité des passagers du train voyagent régulièrement pour le travail et les engagements familiaux, en utilisant le chemin de fer parce que le transport routier et aérien n’est pas possible dans la région – une réalité unique qui met en évidence les défis auxquels sont confrontées tant de communautés nordiques aujourd’hui. La ligne Tshiuetin témoigne de la viabilité d'une entreprise dirigée par les Premières nations, qui combine des avantages économiques locaux avec le respect du patrimoine culturel et linguistique de ceux qui utilisent régulièrement ce service.


Creatura Dada, 2016, 4:00min
Creatura dada est inspiré du mouvement dada et met en scène, autour d’un banquet, la rencontre de femmes – de grandes créatrices autochtones, comme la documentariste Alanis Obomsawin – qui célèbrent « la fin du monde tel qu’on le connaît ». Caroline Monnet nous explique que 
« Creatura Dada s’est fait juste après la controverse des femmes de Val-d’Or3, et on parlait beaucoup aussi de la commission sur les femmes assassinées et disparues. On présentait tout le temps la femme autochtone comme une victime, pauvre, abusée, intoxiquée. C’était donc en conversation, mais aussi en contre-courant de tout cela. Je voulais montrer la femme autochtone dans toute son exubérance, son élégance, sa beauté et sa fierté aussi4. »


Ceremonial, 2018, 3:11min
Caroline Monnet explore les pratiques rituelles parmi les communautés des Premières Nations en Amérique du Nord. Elle explique ici les complexités de la représentation des cérémonies qui d'ordinaire restent secrètes aux yeux du monde :
« Compte tenu de l’importance et de l’abondance des pratiques cérémonielles pour la plupart des communautés autochtones, il y a une curiosité inévitable du monde extérieur pour « savoir » ou « voir » comment ces rituels sacrés se jouent. Mais quelque chose peut-il rester sacré et privé dans un monde qui exige l’immédiateté ? Les communautés autochtones peuvent-elles pratiquer leurs croyances culturelles sans craindre qu’une caméra tente de capturer la cérémonie ? Le récit est construit sur un collage de 16mm, 8mm et de séquences numériques originales rassemblées pour fournir un rythme hypnotique, pour nous rappeler que certaines pratiques ritualistes sont confidentielles et appartiennent exclusivement aux communautés qui les exécutent. »


Pidikwe, 2025 10:00min
Pidikwe (2025) est un court-métrage qui mêle danse traditionnelle autochtone et danse contemporaine pour créer une œuvre à la croisée du cinéma, de l’œuvre d’art et de la performance. Tourné en 16 mm pour retrouver l’esthétique des années folles, dans Pidikwe la danse et le langage sont liés à un système de connaissances et sont des outils de guérison enracinés dans la communauté. 

Séances

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