Skip to main content
De quelques événements sans signification

De quelques événements sans signification

Film de Mostafa Derkaoui - Maroc - 1h16

Avec : Abbas Fassi Fehri, Aïcha Saadoun

Casablanca, 1973 : un réalisateur prépare un tournage, mais désireux de prendre en charge le cinéma de son pays, parcourt les rues de la ville, interroge les passants sur ce que pourrait et devrait être le cinéma marocain. Les réponses fusent, contradictoires, à l’image des personnes interrogées. Les membres de l’équipe de tournage discutent : ils s’efforcent de construire la théorie d’un cinéma national indépendant, entre expérimentation formelle et représentation sociale, exemples cosmopolites et rejet de l’écrasant regard français. Mais au cours de leurs repérages surgit un jeune homme qui les fascine, et dont le destin se nouera alors même qu’ils regardent ailleurs. Soulignant les apories du cinéma national aussi bien que la violence qu’engendre la misère sociale, De quelques événements sans signification, après une unique projection parisienne en 1974, fut immédiatement censuré et longtemps cru disparu. Derkaoui y construit une esthétique de la focale longue, habituellement propre au documentaire, pour brouiller les repères entre les niveaux de réalité de son film ; la bande-son, avec son free-jazz virevoltant en contrepoint aux rares images de violence du film, achève de confondre toute lecture univoque. Car De quelques événements sans signification n’est rien moins qu’une critique des ambitions du cinéma par les armes mêmes du cinéma, un film qui n’a de cesse de relancer la question qu’il pose : que peut véritablement la caméra ? (N.L.)
Dim. 17/10 2021 à 17:00
Tourné dans les rues de Casablanca en 1974 et immédiatement censuré, De quelques événements sans signification est tout autant une enquête sur le cinéma national indépendant qu’une interrogation sur le pouvoir de la caméra. C'est une œuvre majeure mais longtemps perdue du cinéma marocain. Le film n’a jamais été visible, si ce n’est lors d’une projection en 1974 dans un festival parisien. Car immédiatement après cette avant-première, il est interdit et censuré par les autorités marocaines. Ses quelques copies sont détruites. Il aura fallu attendre 2016 et la découverte d’un négatif pour que soit lancée sa restauration. Les Inrockuptibles Mention Spéciale Prix du GNCR au F.I.D Marseille 2019

Séances