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La Femme de Tchaïkovski

Film de Kirill Serebrennikov - France - 02h23

Avec : Odin Lund Biron, Ekaterina Ermishina, Nikita Elenev, Filipp Avdeyev, Alyona Mikhailova
Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et apprentie pianiste, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte n’est pas réciproque et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.
Kirill Serebrennikov dresse le portrait de La femme de Tchaïkovski : « J’ai lu tout ce que je pouvais sur elle (Antonina Tchaïkovski), mais peu de choses ont été conservées : les Mémoires qu’elle a écrits, quelques lettres… Il m’a semblé que la vie de cette femme était d’autant plus intéressante qu’elle est souvent considérée comme une idiote incapable d’apprécier le talent de Tchaïkovski, de rester digne à ses côtés. J’ai donc eu envie de creuser, d’en savoir plus, en me demandant si elle était vraiment l’idiote dépeinte, peut-être y avait-il autre chose, peut-être voulait-elle exhiber sa personnalité différemment. Car, à côté d’un tel soleil, d’un soleil si énorme, il était impossible de ne pas s’y brûler. Les questions étaient donc nombreuses. Sa vie à lui, c’est tout autre chose et requiert d’autres recherches. Ce n’est pas un film sur lui. C’est un film sur elle, sur une femme. C’est plus une histoire, une recherche sur la personnalité, la nature de cette femme, sur l’essence même de cette vie complexe, traumatisée, qui confine au supplice. Il y a quelques écarts que je me suis permis, mais ils sont minimes. J’ai un peu changé son caractère, lui ai fait accomplir des actes peut-être différents de ce qu’elle avait réellement fait. Mais, comme tout film, il y a une concentration des faits dans un temps imparti. En revanche, ce qu’elle dit des juifs, par exemple, est issu de ses lettres. En fait, la quasi-totalité des répliques du film sont vraies. Je voulais vraiment que mon film colle au plus près de la vraie histoire – à l’instar de sa relation avec son avocat, de l’atmosphère régnant dans sa famille, des enfants qu’elle a eus, qu’elle a abandonnés dans un orphelinat et qui y sont morts. Je voulais faire en fait un thriller psychologique, car le rapport qu’elle a envers son mari change profondément. Le destin de cette femme est affreux : aussi incroyable que cela paraisse, elle se retrouve dans des situations terribles et traumatisantes. C’est aussi pour cela qu’on voisine avec le film de genre, mais c’est un film sur l’amour. Je voulais faire un film sur un amour comme celui-ci. En fait, toute cette histoire ne traite au fond que de l’hypocrisie, l’hypocrisie sociale en premier lieu, de l’impossible liberté d’être soi-même. Mais nous voyons tout ce qui se déroule par ses yeux à elle et nous ne savons de lui que ce qu’elle-même sait. C’était important pour moi qu’il en soit ainsi. Je dois dire qu’il existait à l’époque une encore plus grande discrimination que celle qui frappait les homosexuels : c’est celle qui frappait les femmes. Il y avait, effectivement, une hypocrisie sociale concernant l’homosexualité, mais ce thème était passé sous silence, et il y avait même parfois une réelle tolérance, notamment quand des membres de l’élite dirigeante étaient homosexuels, comme le grand-prince Sergueï Romanov ou le poète K.R, dès lors qu’ils étaient tout en haut de la hiérarchie du pouvoir. Mais le rapport à la femme était à l’époque terrible, elles étaient véritablement discriminées. D’où mon intérêt pour cette violence masquée par une prétendue bienséance. » https://www.radiofrance.fr/franceinter/la-femme-de-tchaikovski-de-kirill-serebrennikov-sortie-en-salles-le-15-fevrier-2023-9799390

Séances

  • Mer. 05 Avr. 2023 à 20:30
  • Lun. 10 Avr. 2023 à 17:45
  • Ven. 14 Avr. 2023 à 15:45
  • Sam. 15 Avr. 2023 à 16:40
  • Dim. 16 Avr. 2023 à 10:00