Une jeune femme vient chercher à l’aéroport de Roissy une cantine militaire qui lui est retournée. Il s’agit des effets et clichés de Jean Péraud, reporter photographe disparu à Dien Bien Phu le 8 mai 1954. Bientôt, la discussion s’engage entre la jeune femme et les anciens compagnons de presse de Péraud qui sont présents.
Pourquoi filmer la/les guerre(s), comment, au prix de quels risques physiques mais surtout éthiques ? Questions essentielles auxquelles ce court mais dense documentaire, aussi atypique que prenant, apporte de riches (et parfois poignants) éléments de réflexion. Les Fiches du Cinéma “Subjuguant de beauté, le film se mue en une réflexion sur l'ambigüe cinégénie de la guerre.” Jérémie Couston – Télérama / “On approche ici du sacrilège de la mort cinématographique, moment inaliénable de la vie humaine, que le cinéma entreprend de voler et de répéter mécaniquement.” Jacques Mandelbaum – Le Monde / "Il serait trop bête de chercher à arbitrer le film entre critique et éloge de la guerre : ni l’un ni l’autre, Les Yeux brûlés s’assoit fixement devant elle et soutient le regard." Théo Ribeton - Les Inrockuptibles / "Une réflexion dérangeante, quasi taboue quand elle interroge les notions de plaisir et de beauté de la guerre." Alexis Campion- Le Journal du Dimanche / "Fascinante variation pirate sur les traces de la France au front." Didier Peron - Libération / "Avec son lyrisme crépusculaire qui imprègne les archives comme le visage de Mireille Perrier, Les Yeux brûlés fait de la guerre une métaphore de la vie, rendue lumineuse par sa cohabitation avec la mort." Louis Seguin - Les Cahiers du cinéma / "Le résultat, qui ressort dans une copie magnifiquement restaurée, n'a rien de la pâtée commémorative attendue, mais opère une réflexion profonde sur ce que fut l'image au 20ème siècle". Mathieu Macheret, Le Monde
Les yeux brulés sera suivi de :
Pierre Schoendoerffer, La Peine des hommes
de Laurent Roth, 58', 2017
"Intégrale de l'entretien entre Pierre Schoendoerffer et Mireille Perrier lors du tournage des Yeux Brûlés, reconstitué d'après les rushes sonores du film et selon une méthode de restauration expérimentale et inédite: l'auteur de la 317 ème Section et du Crabe Tambour y commente avec passion le métier de la guerre, l'art de la filmer, et le sort de son frère d'arme Jean Péraud disparu à Dien Bien Phu. Durant cet entretien, en parlant à une femme, jeune, et comédienne, on comprend très vite qu'il s'agit peut-être aussi d'une autre guerre pour Pierre Schoendoerffer: la guerre des mémoires, et la guerre des sexes... En conclusion, un montage d'archive présente la libération de Pierre Schoendoerffer au milieu des soldats français prisonniers du Vietminh durant l'été 1954."