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Pupille

Film de de Jeanne Herry - France - 2018 - Int : Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez... - 1h47

Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C’est un accouchement sous X. Les services de l’aide sociale doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s’appelle Alice et cela fait dix ans qu’elle se bat pour avoir un enfant...

Si tout sonne si formidablement juste, des mots aux situations, c’est parce que cette chronique est tout simplement à l’image de la vie. Un film instructif, nécessaire et bouleversant de justesse. Le Journal du Dimanche

 

 

« PUPILLE » , un film de Jeanne Herry, durée 1h47, décembre 2018.

Ce film a pour fil rouge l’accouchement sous X et l’adoption . Il sait garder la bonne distance entre un film documentaire et une fiction conduite avec délicatesse.

Un bébé est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. Dès cette première séquence, la mesure est prise de la qualité du travail social mise en œuvre dans de telles situations. L’assistante de travail social qui accompagne la jeune femme, dans cette difficile décision fait preuve d’un respect et d’une écoute attentive, sans porter de jugement, ni culpabiliser la mère dite biologique. Néanmoins, dans un moment chargé d’émotions, elle lui propose d’aller voir le bébé pour qu’un travail de séparation puisse se faire.

Si l’apport d’informations sur la démarche est quelque peu didactique, il a le mérite d’être juste et clair. C'est un accouchement sous X. La mère à deux mois pour revenir sur sa décision...ou pas. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement.

Les uns doivent s'occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d'incertitude. Sandrine Kiberlain et Gilles Lellouche vont incarner cette fonction. Le second en père nourricier de substitution est assez extraordinaire d’attention, de tact , de sollicitude. Ce qui est particulièrement réussi concerne la mise en scène de leurs doutes, de leur dilemmes, notamment quand surgit la question de sa normalité. On est porté à sourire quand l’assistante de travail social précitée vient voir l’enfant pour lui justifier l’abandon de sa mère biologique, mais elle fait preuve d’une telle présence que l’on y croit. Le résultat est là : l’enfant réclame alors à manger, exprimant ainsi qu’il a choisi de vivre.

Les autres travailleurs sociaux doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Dans le film on apprend que cette équipe a décidé, puis choisi de confier l’enfant à une femme vivant seule, ce qui pour eux est une première. Elle s'appelle Alice incarnée par Elodie Bouchez. Cela fait dix ans qu'elle se bat pour avoir un enfant. Elle affiche une sacrée détermination. Le film se termine sur la rencontre progressive d’Alice et Théo. Le bébé qui est dans le rôle de Théo à ce moment du film est juste étonnant…il a de l’avenir comme futur acteur !

Le film est juste jusqu’à son terme dans la sobriété avec laquelle il donne à voir de l’émotion de la séparation pour ceux qui l’ont porté, lorsqu’Alice part avec Théo.

Ce film tisse une délicate toile d’humanité. On ne peut qu’apprécier l’image qui est donné du travail social. Il nous engage à réfléchir à quelques principes fondateurs : la solidarité, la justice. Franchement engagé dans la recherche d’une vie bonne, il apporte des arguments clés à l’éthique du prendre soins et de la bientraitance.


Séances


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